(Encadrant : Pedro AFFONSO NOBREGA (MINES Centre PERSEE))
D'après l'Organisation Maritime Internationale (IMO), les émissions liées au transport maritime ont atteint environ 1076 MtCO2eq en 2018, correspondant à 2.89 % des émissions anthropiques globales pour cette année [1]. L'IMO a ainsi adopté en 2023 une stratégie de réduction des GES afin d'atteindre le zéro émission nette en 2050, et cherchant à [2]:
Améliorer l'efficacité énergétique des navires neufs;
Réduire les émissions (par tonne.distance) d'environ 40% d'ici 2030, avec 2008 comme année de référence.
Favoriser l'adoption de technologies, carburants et sources d'énergies avec émissions de GES "nulles ou presque", avec une adoption d'au moins 5% (et visant le 10%) dans le transport maritime international en 2030.
Parmi les options, nous pouvons citer l'amélioration de la conception de navires et systèmes de propulsion conventionnels, la réduction de la vitesse de croisière ("slow steamming"), l'alimentation électrique à quai, l'utilisation de voiles et le recours à de carburants alternatifs. En effet, différents carburants sont aujourd'hui envisagés (LNG, méthanol, biométhane, méthanol, ammoniac). Mais une forte incertitude subsiste face à différents degrés de maturité, de contraintes techniques et opérationnelles, de niveaux de réglementation et sécurité, de disponibilité d'infrastructures de production et ravitaillement, de surcoûts, d'efficacités énergétiques "du puits-au-sillage" ou d'impacts environnementaux des différentes options. L'objectif de ce sujet est d'essayer d'y voir plus clair parmi les différentes alternatives existantes pour la décarbonation du transport maritime.
Réalisation d'un état des lieux des principaux leviers de décarbonation possibles (sobriété, économie d'énergie, propulsion à voile, carburants alternatifs) en identifiant le potentiel de décarbonation, des éventuelles barrières existantes, les impacts économiques et environnementaux.
Identification de différentes perspectives d’évolution du transport maritime à l’horizon 2050, selon différents organismes internationaux (IMO, UE, IEA, ...), armateurs, experts, etc. Notamment, quelle temporalité pour la décarbonation et quel niveau d’ambition ?
Application à un (ou plusieurs) étude de cas à définir (un navire d'un certain type, avec un certain profil d'usage): quelles possibles mesures pour diminuer ses émissions son activité ?
[1] IMO. Fourth IMO Greenhouse Gas Study, 2020.
[2] IMO. 2023 IMO Strategy on GHG emissions from ships.
[3] European Commission. Decarbonising maritime transport - FuelEU Maritime.
[4] EMSA. GHG emissions report from MRV data.
[5] DNV. Wind Assisted Propulsion Systems.
[6] Kistner, L., Bensmann, A., Minke, C. & Hanke-Rauschenbach, R. Comprehensive techno-economic assessment of power technologies and synthetic fuels under discussion for ship applications. _Renew. Sustain. Energy Rev._ **183**, 113459 (2023).