(Encadrant : Victor Chapotard (GRDF))
Réaliser une analyse et une synthèse des avantages techniques, économiques, environnementaux, et sociétaux de la pyrogazéification en la comparant aux autres technologies de valorisation des mêmes intrants.
La pyrogazéification est une filière permettant la valorisation de matière organique sèche (biomasse forestière, tailles, déchets bois, CSR –déchets non dangereux issus des refus de tris), en gaz renouvelable et bas carbone.
Les technologies alternatives à considérer pour la réalisation de ce benchmark sont entre autres incinération, chaufferie biomasse, cogénération, les chaînes biomass-to-liquid pour la génération de carburants, …Cette liste pourra être complétée sur la base des travaux de recherches.
La pyrogazéification est complémentaire à la méthanisation, qui permet une production locale supplémentaire de gaz renouvelable et bas-carbone, et qui contribue à la décarbonation de tous les usages gaz (chauffage, industrie, mobilité, etc.). Une installation de pyrogazéification permet de produire de l’énergie tout au long de l’année sous forme de gaz renouvelable, directement injecté dans les réseaux. Cela assure un fonctionnement stable de l’installation, optimise sa rentabilité économique et offre une solution continue pour traiter les déchets, sans dépendre des saisons. Son principal avantage réside dans la valorisation des déchets sans générer de rejet atmosphérique, ni de polluant ni d’odeur. Contrairement à d'autres installations de traitement, la possibilité de ne pas avoir de cheminée permet de réduire les contraintes liées à l'implantation et facilite l'acceptation locale du projet.
La pyrogazéification est une technologie de conversion thermochimique de la matière à haute température (800-1500°C), réalisée en absence ou en défaut d’oxygène. Elle permet de transformer en gaz divers résidus peu ou mal valorisés, comme ceux de la filière bois non valorisés en matière, les déchets d’éléments d’ameublement (DEA), les refus de tri (certains déchets plastiques) ou les Combustibles Solides de Récupération (CSR), souvent destinés à l’enfouissement ou à l’incinération. Cette filière contribue ainsi à la fois aux objectifs des lois sur l’économie circulaire (AGEC) et sur la réduction des déchets enfouis.
Le bois énergie : biomasse issue de la sylviculture, excluant le bois d’œvre (scieries) et le bois d’industrie (papier/carton, panneaux), mais intégrant leurs connexes de transformation
Les cultures lignocellulosiques : taillis à (très) courte rotation (saule, peuplier, etc.) et cultures herbacées (miscanthus, etc.)
Le bois hors forêt : biomasse issue notamment de l’agroforesterie (haies, vergers, arbres urbains)
Les déchets bois : déchets de bois issus de la fin de vie des produits de bois d’oeuvre (ameublement) ou d’industrie (palettes, panneaux, etc.)
Les combustibles solides de récupération dits CSR : mélange préparé de déchets non-dangereux issus de refus de tri, d’encombrants (bois, plastiques, mousse, des textiles, etc.), hors usages prioritaires en cimenteries. Le développement des installations et du tri des déchets amène à des quantités à la hausse de refus de tri, qui doivent être valorisés énergétiquement pour ne pas être enfouis.
En 2022, le Comité Stratégique de Filière (CSF) Nouveaux Systèmes Énergétiques a lancé un Appel à manifestation d’intérêt pour faire un état des lieux de la filière en France. 49 projets ont été recensés, représentant une capacité de production cumulée de 4,1TWh/an, soit l’équivalent de la consommation énergétique de plus de 900000 logements neufs. Il a également mis en évidence la dynamique d’une filière française impliquant de nombreux acteurs de toutes tailles, ainsi que des collectivités locales. Ces dernières y voient une solution locale de valorisation des déchets, réduisant ainsi l’impact environnemental des transports de matières solides et soutenant une économie circulaire à l’échelle locale.
La filière présente un fort potentiel de production rapide et pourra jouer un rôle clé dans la décarbonation du mix gazier. Selon l’ADEME, la pyrogazéification pourrait représenter jusqu’à 30% du mix gazier en 2050, selon différents scénarios (rapport Transition(s) 2050 réédité en 2024), sous réserve de la mise en place de dispositifs de soutien adaptés, notamment pour les premières unités industrielles commerciales.
Sources , présentations internes GRDF,