(Encadrant : Pierre-Philippe Crépin (Eiffel Investment Group))
Le biométhane est souvent présenté comme une solution « bas carbone pour décarboner certains usages énergétiques, en particulier dans l’industrie, le bâtiment ou les transports lourds. Cependant, sa compétitivité économique fait débat : son coût de production direct reste significativement supérieur à celui du gaz naturel fossile ou d'autres alternatives bas carbone.
Mais le coût réel du biométhane ne peut être appréhendé uniquement par son LCOE (Levelized Cost of Energy) conventionnel. Une approche plus complète nécessite de prendre en compte :
Ses externalités positives : réduction des émissions de GES, valorisation des déchets agricoles, création d’emplois locaux, fertilisation organique, réduction de la pollution des sols et de l’eau...
Et ses externalités négatives éventuelles : émissions de méthane non contrôlées, conflits d’usage du foncier ou des cultures, coûts de soutien public.
Ce projet vise à estimer un LCOE « élargi » ou socio-économique du biométhane, en intégrant la valeur monétarisée de ses externalités. Il permettra ainsi de réévaluer sa compétitivité réelle face au gaz naturel.
1. LCOE conventionnel du biométhane :
Méthodologie classique (CapEx, OpEx, durée de vie, taux d’actualisation)
Différences selon les filières (co-digestion agricole, boues de STEP, déchets ménagers)
Influence du soutien public (injection, tarif d’achat, garanties d’origine)
2. Identification des externalités positives :
Réduction des émissions de GES (méthane évité, CO₂fossile substitué)
Valorisation des déchets et effluents
Production de digestat utilisable comme fertilisant
Développement territorial : emplois agricoles, revenus complémentaires
Sécurité énergétique / substitution aux importations de gaz fossile
3. Identification des externalités négatives potentielles :
Fuites de méthane en amont ou à l’injection
Risques de mono-digestion agricole (cultures dédiées vs déchets)
Conflits d’usages (eau, foncier, biodiversité)
Coûts publics de soutien
4. Monétarisation des externalités :
Prix du carbone évité
Valeur des déchets évités (coût de traitement évité)
Valeur économique du digestat (comparé à engrais minéraux)
Impact socio-économique local (modèle d’économie circulaire)
5. Comparaison avec d’autres vecteurs énergétiques:
Gaz naturel
Méthane fossile + capture carbone